Retour sur Africa Check

Deux affirmations sur le transport routier en Afrique examinées

Cet article date de plus de 5 ans

« Avec seulement 2 % du parc automobile mondial, ajoutez à cela une densité routière faible, l’Afrique a le taux de mortalité routière le plus élevé au monde avec quelque 24 décès sur 100.000 habitants, contre 18,5 et 10,3 décès respectivement en Asie et en Europe », a déclaré Ousmane Thiam, président honoraire de l'UITP, selon des propos rapportés sans guillemets par le site sénégalais d'information Téranga News. Selon ce média, M. Thiam s'exprimait le 17 septembre 2018 à Dakar à l'ouverture d'une rencontre sur la sécurité routière.

Quelle est la part de l’Afrique dans le parc automobile mondial ? Quel est le taux de prévalence de la mortalité routière ? Nous avons cherché les preuves.

Claim

« L’Afrique détient 2 % du parc automobile mondial »

Verdict

downplayed


Africa Check a contacté le responsable du bureau des relations médias de l'UITP, Scott Shephard. Ce dernier a partagé avec nous plusieurs documents dont un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) et un autre de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) datant de 2015.

Selon le Bureau régional Afrique de l’OMS, « la Région africaine (47 Etats membres) est la moins motorisée au monde, avec 46,6 véhicules pour 1.000 personnes ». Pourtant, précise l’OMS, le continent « ne possède que 2,3 % des véhicules dans le monde ».

Dans une note publiée dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement du transport en Afrique, la Banque mondiale relève que l’Afrique dispose de « 2 % du parc automobile du monde ».

Mais l’indicateur utilisé par l’Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA), la BAD et l’OMS est le nombre de véhicules pour 1.000 habitants. Les dernières données remontent à 2013.



Claim

« L’Afrique a le taux de mortalité routière le plus élevé au monde »

Verdict

correct


Le dernier rapport sur la sécurité routière réalisé par le Bureau régional de l’OMS basé à Brazzaville révèle que « bien qu’ayant le taux de motorisation le plus faible au monde, la région de l’Afrique a le taux d’accidents mortels le plus élevé, estimé à 26,6 pour 100.000 habitants ».

En d’autres termes, « chaque jour, 675 personnes meurent sur les routes en Afrique » avec « la plus forte proportion chez les piétons, soit 39 % » des décès, d’après ce document.

Les dernières données sur les accidents de circulation publiées par l’OMS indiquent que la moyenne mondiale est de 17, 4 pour 100.000 personnes. Toutefois, il y a de fortes disparités entre les continents.


5 causes mises à l'index


Ibou Diouf, coordonnateur du Programme de politiques de transport en Afrique exécuté par la Banque mondiale a confié à Africa Check que la question des causes de cette mortalité routière « n’est pas simple ». En guise de réponse, cet expert a partagé le rapport de l’OMS de 2015.

Ce document évoque cinq causes d’accident qui impliquent le comportement des automobilistes africains : « l’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété, le non-usage des casques pour motocyclistes, le non-respect de la ceinture de sécurité et l’insuffisance des dispositifs de retenue pour enfants ».

L’excès de vitesse est parmi les causes les répandues en Afrique à l’exception de sept pays, selon l’OMS. Pour tous les autres facteurs de risques d’accident, la « législation » en la matière n’est pas alignée sur « les meilleures pratiques en vigueur dans les pays développés ». « Seule l’Afrique du Sud respecte les normes optimales de sécurité routière ».

Edité par Assane Diagne.

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