Retour sur Africa Check

Sénégal : 40 000 hectares de forêt perdus par an ?

Cet article date de plus de 5 ans

« Chaque année, sur nos 19,6 millions d’hectares de superficie, ce sont 40 000 hectares de forêts qui disparaissent, soit la superficie de 300 terrains de football par jour », a indiqué Macky Sall, lors de son investiture, le 1er décembre 2018.

Africa Check a cherché les preuves de cette affirmation.


Macky Sall sous-estime la superficie d'un terrain de football


D’après la Fédération internationale de football association (FIFA), les dimensions recommandées pour un terrain de jeu sont de 105 mètres x 68 mètres. Soit une superficie de 7 140 mètres carrés (m2), équivalant à 0,7 hectares (ha).

Sur cette base, 300 aires de jeu de football équivalent à 210 hectares. Sur une année – 365 jours en général – cela fait 76 650 hectares, bien plus que les 40 000 hectares évoqués par le président sénégalais.



D’où tient-il ce chiffre sur la déforestation ?


Africa Check a contacté le coordonnateur du Pôle communication de la présidence de la République, El hadji Hamidou Kassé. Ce dernier nous a dit de nous rapprocher du ministre de l’Environnement et du développement durable qu’il estime être « bien placé » pour répondre à notre requête.

Les ressources forestières du Sénégal


L’évaluation quinquennale des ressources forestières au Sénégal, réalisée par une équipe de chercheurs sénégalais pour le compte de la FAO, a révélé, en 2015, que la superficie terrestre du Sénégal est de 19 253 000 ha.

« Cette superficie est comprise entre celles [indiquées par le] Centre de suivi écologique (19 285 088 ha) et le Programme de gestion durable et participative des énergies domestiques traditionnelles et de substitution (19 242 468 ha) ».

Toujours selon la FAO, « la superficie globale incluant les eaux intérieures est de 19 672 000 ha ».

Combien d’hectares disparaissent par an ?


 L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) indique que « la superficie couverte par les forêts est passée de 8,7 millions d’hectares en 2005 à 8,5 millions d’hectares en 2010, soit une baisse de 2,3 % correspondant à une perte moyenne de 40 000 hectares par an ».

« Le taux de régression des forêts qui était de 45 000 ha par an sur la période 2000-2005 a été ainsi ramené à 40 000 ha par an pour la période 2005-2010 », renseigne le document.

L’ANSD cite comme source le rapport de l’évaluation des ressources forestières au Sénégal réalisé par la FAO.

D’après la FAO, pour la période 2005-2010, « le taux de régression des forêts a été ramené de 45 000 ha par an à 40 000 ha par an du fait de l'évolution positive des formations forestières naturelles au niveau de diverses zones écologiques du pays ».

Africa Check a sollicité l’avis du Dr Moussa Touré, chercheur au Centre national de recherche forestière, un démembrement de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).

« En matière de déforestation, le rapport de la FAO est le seul valable qui fait référence pour le moment », a-t-il assuré.

Conclusion : le chiffre est correct


Macky Sall, candidat déclaré à sa succession, a annoncé que le Sénégal perd annuellement 40 000 ha de forêt.

Les sources disponibles sur ce sujet confirment ce rythme de déforestation. La FAO a produit le rapport qui fait référence à savoir l’évaluation des ressources forestières au Sénégal, un exercice réalisé tous les cinq ans.

Les auteurs se sont appuyés sur les travaux du Centre de suivi-écologique.

La déclaration est donc correcte.

Edité par Assane Diagne

Republiez notre contenu gratuitement

Veuillez remplir ce formulaire pour recevoir le code de partage HTML.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique