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COMMENTAIRE - Covid-19 : Entre pandémie et « infodémie »

En temps de guerre, la propagande est souvent de mise. En temps de pandémie, les infox sont redoutables. Si l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a choisi l’expression « Infodémie » pour qualifier les rumeurs et la désinformation autour du coronavirus, c’est qu’elle est aujourd’hui plus qu’hier consciente de leurs dangers.

Si les fake news, l’information manipulée, font partie d’un écosystème  de la désinformation, le Covid-19 est au cœur de ce fléau. La pandémie  semble se nourrir de « l’infodémie », pour reprendre l'expression de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).   La première victime de cette « guerre » est sans nul doute l’information, celle-là vérifiée.

« Même en dehors d’une épidémie, les rumeurs et fausses informations sont un grand classique sur tous les sujets de santé », estime Héléne Romeyer. Dans un entretien avec La Revue des Médias. Cette professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bourgogne-Franche Comté, explique que cette désinformation tient d’abord de la « professionnalisation, en matière de communication de tous les groupes militants ». A cela, s’ajoute « les outils numériques ».

« Avec n’importe quel ordinateur grand public, vous pouvez poster à peu près ce que vous voulez », explique-t-elle avant de souligner : « Dès qu’il y a, comme c’est le cas en matière de santé, quelque chose qui a trait au risque, à l’angoisse, cela crée un terreau propice ».

Poursuites judiciaires

Au  Sénégal, si  les autorités ont annoncé des poursuites contre les diffuseurs de fake news sur le coronavirus, c’est que « l’infodémie » commençait à prendre de grandes proportions. Le recours à la Justice et aux enquêteurs de la brigade de recherche de la Gendarmerie Nationale est ainsi une manière d’étouffer les velléités de ceux-là que le ministre de la Santé et de l'Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, qualifie « d’ennemis de la République qui sont là pour contrecarrer les efforts de l’Etat pour freiner l’épidémie ».

Les personnalités publiques mises en cause, ont été toutes interrogées et libérées, manifestement après des engagements de ne plus récidiver et mieux de participer à la sensibilisation contre le coronavirus, selon l’une d’entre elles.

Des mesures coercitives peuvent avoir un impact positif dans la lutte contre la pandémie mais sont-elles déterminantes pour stopper la divulgation des fake-news, surtout sur les réseaux sociaux ? Là est toute la question. Quoi qu'il en soit, beaucoup d'idées reçues circulent autour de cette épidémie et surtout une propagation à grande échelle de la désinformation est notée au Sénégal et ailleurs, comme le souligne Africa Check.

Si le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action Sociale a voulu donner des gages à travers notamment des « points de presse » quotidiens, des voix s’élèvent pour demander plus de transparence dans la façon de communiquer des autorités sanitaires. Seront-elles entendues ? Cette forme de « communication unilatérale » n’est-elle pas propice aux fake-news dans un contexte où la presse classique, comme les médias sociaux cherchent à en  savoir plus ? Les journalistes sont-ils obligés de ne se fier qu’aux chiffres des autorités publiques qui sont difficilement vérifiables ? Que risquent les médias qui tenteraient d’aller au-delà des « informations officielles » ?

L’annonce du premier cas à Grand Yoff, un quartier populaire de Dakar, démenti par le directeur du Samu municipal de Dakar illustre assez les manquements qui sont susceptibles de créer une certaine confusion.

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