Retour sur Africa Check

Non, le dernier discours de Sankara n'est pas celui du 29 juillet 1987 à Addis-Abeba

« Voici le dernier discours de Sankara, qui lui a valu la mort ».

C’est ce qu’on peut lire sur le titre d’une vidéo de Thomas Sankara publiée sur Facebook, sur la page Ultime télégramme d’Eburnie.



Il s’agit du célèbre discours de Thomas Sankara sur la dette, où il assénait ses vérités en présence d’autres personnalités africaines et non africaines, notamment des chefs d’Etat.

« Ma proposition ne vise pas seulement à provoquer ou à faire du spectacle. Je voudrais dire ce que chacun de nous pense et souhaite. Qui ici ne souhaite pas que la dette soit purement et simplement effacée ? Celui qui ne souhaite pas, il peut sortir, prendre son avion et aller tout de suite à la Banque mondiale payer », déclare Thomas Sankara, suscitant rires et acclamations dans le public.

Le site internet dédié à la mémoire de l’ancien président burkinabé Thomassankara.net explique que Thomas Sankara a fait ce discours lors du 23e Sommet de l'Organisation de l’unité africaine (ancêtre de l’Union africaine) qui s’est tenu du 27 au 29 juillet 1987 à Addis-Abeba en Ethiopie.

Thomas Sankara a dirigé la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu'à sa mort, le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, tombé sous les balles d'un commando lors d'un coup d'État qui amène Blaise Compaoré au pouvoir.

La durée entre l'assassinat de Sankara et ce discours, présenté comme étant son dernier, serait donc de deux mois et demi.

Mais d'autres discours de Thomas Sankara, les uns différents des autres, font également le tour d'internet, chacun donnant à croire qu'il s'agit du dernier discours prononcé du dirigeant burkinabé.

C’est le cas de cette vidéo du site afreeqe.net intitulée Le dernier discours de SANKARA avant son assassinat 2/2. Discours prononcé le 4 août 1987, soit près de deux mois et demi avant sa disparition.

Qu’en est-il réellement du dernier discours de Thomas Sankara ?


Africa Check a contacté Boureima Salouka, journaliste burkinabé et consultant en médias et communication.

Il explique que « le dernier discours officiel connu de Sankara date du 2 octobre 1987, dans la ville de Tenkodogo, dans le Sud-Est du Burkina Faso ». Une information confirmée par Djibril Fofana, un autre journaliste burkinabé qui travaille pour BBC Afrique à Dakar.

Le discours a été transcrit par plusieurs sites dont tlaxcala-int.org, à travers un article intitulé Le dernier discours du Capitaine Thomas Sankara et thomassankara.net qui a titré le texte : Nous avons besoin d’un peuple convaincu plutôt que d’un peuple vaincu – 2 Octobre 1987.

–  Azil Momar Lô (07.08.2019)

Republiez notre contenu gratuitement

Veuillez remplir ce formulaire pour recevoir le code de partage HTML.

Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse

Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?

Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.

Guide des éditeurs

Africa Check fait équipe avec Facebook

Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.

Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique