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Trafic d'organes : ce communiqué attribué à l'ONU est un faux

Cette publication a largement été partagée sur WhatsApp au Sénégal. Elle prétend relayer une alerte des Nations unies : «  Le marché noir des parties du corps humain est en plein essor au Moyen-Orient. Un rein coûte maintenant 262 000 dollars (131 millions de francs CFA); le cœur coûte 119 000 dollars (60  millions de francs CFA) et le foie 157 000 dollars (79 millions de francs CFA) », lit-on. 

« Méfiez-vous des fausses agences étrangères qui promettent de vous faire travailler à l’étranger, (...) ils tuent leurs victimes (et) récupèrent toutes les parties précieuses de leurs corps », lit-on encore.

Capture d'écran de la publication

Un faux document

Une recherche avec les mots clés « Alerte Nations unies - marché noir des parties du corps humain » nous conduit à cette publication, similaire à celle que nous vérifions et datant de février 2021 avec, en attaché, un lien qui nous redirige vers le site de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC). 

Le lien en question n'est plus fonctionnel mais avec l’outil d’archivage web Wayback Machine, nous retrouvons que le lien renvoie à une note de l’ONUDC sur le trafic d’organes. 

Le texte, rapporte les réponses de l’ONUDC sur le trafic d'organes mais ne contient aucune information rapportée dans la publication que nous vérifions. De plus, sur la base de données des communiqués de presse de l’ONUDC, nous ne retrouvons aucune trace de ce communiqué.

Contacté par Africa Check, Brian Hansford, qui dirige la Section du plaidoyer de la Division de l'analyse des politiques et des affaires publiques (DPA) de l’ONUDC a indiqué que « le message ne provient pas de l'ONUDC et contient des informations périmées qui ne sont pas liées aux activités actuelles de l'UNODC ».

Dans son rapport mondial sur la traite des personnes publié en 2020, l’ONU précise que la majorité des personnes touchées par cette traite sont victimes d’esclavage sexuel et de travail forcé (respectivement 77 % et 14 %);  seul 1 % fait l’objet de trafic pour prélèvement d’organes. 

S’agissant des zones où cette traite est plus notée, le document renseigne qu’ « au cours de la période considérée (de l’étude), la traite à des fins d'exploitation sexuelle, de travail forcé et de mendicité a été signalée à parts presque égales. La traite à des fins d'exploitation de la mendicité a été détectée en Afrique du Nord ainsi que dans les pays du CCG (Moyent-Orient). La traite à des fins d'activités criminelles forcées et de prélèvement d'organes est également signalée dans la sous-région ».

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