Pour la cinquième fois, le continent africain accueille la grand-messe du climat.
Après Marrakech (Maroc, 2001 et 2016), Nairobi (Kenya, 2006) et Durban (Afrique du Sud, 2011), la Conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) aura lieu à Charm el-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre 2022. Ce sera la 27e Conférence des parties, la COP 27.
Plusieurs chefs d’État, ministres et négociateurs, mais aussi des militants pour le climat, des maires, des représentants de la société civile et des chefs d’entreprise sont attendus dans cette ville égyptienne balnéaire pour discuter des questions d’adaptation, d’atténuation, de financement et de collaboration face aux défis liés aux changements climatiques.
Ces enjeux sont au centre du travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec ou, en anglais, IPCC pour Intergovernmental Panel on Climate Change), un organisme intergouvernemental créé en 1988 par l’ONU pour, rappelle son site, « fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade ».
La situation particulière de l'Afrique devra également être au cœur des débats. En effet, le continent africain dénonce ces dernières années une « injustice climatique » en rappelant qu’il paie le plus lourd tribut des conséquences du changement climatique alors que, comparé aux autres régions du monde, il émet bien moins de gaz à effet de serre.
L’Américain John Kerry, envoyé spécial des États-Unis pour le climat, l’a d’ailleurs reconnu à Dakar le 15 septembre 2022. « Vingt pays, dont les États-Unis, sont responsables de 80 % des émissions mondiales (de gaz à effet de serre). Et 48 pays d’Afrique subsaharienne représentent 0,55 % de ces émissions », a-t-il déclaré lors de la 18e session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement.
🌐🇺🇸 Climat : Kerry réaffirme l'engagement américain auprès de l'Afrique pic.twitter.com/zJCcDAeDrK
— VOA Afrique (@VOAAfrique) September 16, 2022
Qu’est-ce que l’effet de serre ?
La Plateforme wallonne pour le Giec (PwG), créée par le gouvernement de Wallonie, en Belgique, rapporte dans une lettre d’information publiée en avril 2019 que le principe de l’effet de serre a été découvert « il y a presque 200 ans ».
« Parmi les pionniers, Joseph Fourier a décrit en 1828 de façon qualitative (sans calculs) le fait que la température à la surface de la Terre dépend du bilan de l’énergie que notre planète reçoit et de l’énergie qu’elle renvoie vers l'espace », peut-on lire dans ce bulletin affichant à sa une « ‘Sauver le climat’ : les bases ».
Selon la publication, à cette époque, le phénomène n’était pas encore connu sous l'appellation « effet de serre ». Cependant, son processus était déjà compris : « Des gaz présents en petite quantité autour de la planète interagissent avec la chaleur qui s’échappe vers l’espace et maintiennent la surface de la Terre (et d’autres planètes) à une température plus élevée qu’elle ne le serait en leur absence ».
Le phénomène est naturel mais « son ampleur a augmenté à cause des émissions de certains gaz par les activités humaines, principalement le CO2 (dioxyde de carbone) dû à la combustion de charbon, pétrole, gaz ‘naturel’, et bois ».
Quels sont les principaux gaz à effet de serre ?
La vapeur d’eau (H2O) ; le dioxyde de carbone (CO2) ; le méthane (CH4) ; le protoxyde d’azote (N2O) et l’ozone (O3) sont les principaux gaz à effet de serre (GES).
D’après la Plateforme wallonne pour le Giec, « le CO2 et la vapeur d’eau sont les plus importants gaz à effet de serre naturels ».
« Brûler des combustibles d’origine fossile (charbon, pétrole, gaz) augmente la quantité de CO2 présente dans l'atmosphère pour plusieurs millénaires (sauf si des moyens techniques pour l’en retirer sont utilisés) ; brûler du bois aussi, au moins jusqu’à un reboisement effectif », explique la plateforme.
Dans une fiche pédagogique sur ce sujet technique, le site d’information de l’Organisation des Nations unies, ONU Info, souligne cependant que « la quasi-totalité de la vapeur d'eau présente dans l'atmosphère provient de processus naturels ». De ce fait, « le dioxyde de carbone, le méthane et l'oxyde nitreux sont les principaux GES dont il faut se préoccuper », ajoute ce site dans son article intitulé « Cinq choses à savoir sur les gaz à effet de serre qui réchauffent la planète », mis à jour en janvier 2022.
« Quand du CO2 est ajouté à l’atmosphère, environ la moitié de cet ‘excès’ persiste pendant une centaine d’années, et environ 20 % persiste au-delà du millénaire (1 000 ans). Au contraire, le méthane est un gaz à effet de serre très puissant à court terme, mais il peut s’oxyder, de sorte que la moitié de ce qui est émis n’est plus sous forme de méthane après douze ans », rapporte encore PwG dans lettre d'information d’avril 2019.
Au Sénégal, il existe le Centre de suivi écologique (CSE), créé par ce pays et des partenaires pour, selon son site, « contribuer à la connaissance et à la gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement, par la production et la diffusion de produits et de services d’aide à la décision pour notamment l’État ». Cette structure est dirigée par le chercheur et professeur sénégalais Cheikh Mbow, expert sur la question du changement climatique. Pr Mbow, qui a dirigé plusieurs programmes de recherche internationaux, est notamment un des auteurs du rapport spécial du Giec « Changement climatique et terres émergées » (« Climate Change and Land » en anglais), publié en 2019.
Selon lui, « les quantités de CO2 sont tellement importantes que son cumul dans le forçage radiatif est plus important que les autres gaz ». « Si nous gagnons le combat du CO2, nous allons gagner une grande partie du combat contre le réchauffement planétaire parce que ce sont des quantités énormes de CO2 qui sont émises », a ajouté Pr Mbow interrogé par Africa Check.
Le forçage radiatif est la « perturbation de l'équilibre énergétique du système terrestre », résume en des termes simples l’Office québécois de la langue française (OQLF), au Canada, dans un lexique où sont expliqués « près de 80 concepts liés aux changements climatiques ». « Le forçage radiatif peut être naturel ou anthropique », c’est-à-dire causé par l’intervention humaine ; « le forçage naturel est dû au soleil et aux éruptions volcaniques, tandis que les gaz à effet de serre sont un exemple de forçage anthropique. Le forçage radiatif peut être positif ou négatif. Il est mesuré en watts par mètre carré », précise ce document du gouvernement du Québec intitulé « Dans l'air du temps : vocabulaire des changements climatiques »
Les grandes économies responsables de 80 % des émissions mondiales de CO2
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), aujourd’hui sexagénaire, se définit comme « une organisation internationale qui s'emploie à élaborer des politiques meilleures pour une vie meilleure », avec pour objectif « de façonner des politiques qui favorisent la prospérité, l'égalité, les chances et le bien-être pour tous ». Elle est composée de 38 pays membres (d’Europe, des Amériques du Nord et du Sud, d’Asie-Pacifique), incluant des puissances économiques (d’après leur produit intérieur brut) comme les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, la France, le Canada. Certains de ces Etats se retrouvent au sein du G20, créé en 1999 et rassemblant les vingt principales économies mondiales.
« Les économies du G20 représentent environ 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et leurs émissions de CO2 liées à l’énergie représentent elles-mêmes quelque 80 % de leurs émissions totales de GES », a constaté l’OCDE dans un rapport publié en octobre 2021, mettant l’accent sur la nécessité de « juguler les risques d’une évolution dangereuse du changement climatique ».
Ce document, téléchargeable sur le site de l’organisation internationale, est intitulé « La tarification du carbone à l'heure du Covid-19 : Quels changements dans les pays du G20 ? ». Il rapporte que « près de la moitié des émissions totales de CO2 des économies du G20 liées à l’énergie sont désormais soumises à un mécanisme de tarification du carbone ». Cependant, de même source, ces pays riches « doivent redoubler d’efforts, en utilisant toute la gamme des outils politiques, pour réaliser leurs ambitions de long terme en matière climatique ».
La tarification du carbone est une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre « dont le but est d’encourager la réduction des émissions de CO2 », peut-on lire dans une fiche d’information pédagogique de ParlAmericas, une institution rassemblant des Amériques et des Caraïbes, qui a par ailleurs le statut d’observateur au Giec.
« Il existe quatre instruments de tarification du carbone », ajoute ce « Précis sur la tarification du carbone » de ParlAmericas. Parmi eux, figurent les taxes sur les émissions, surnommées « taxe carbone ». Les autres instruments sont « les systèmes d’échange de droits d’émissions ou de plafonnement », « les taxes sur les carburants ou les intrants« et les « instruments hybrides » qui sont des « mélanges d’instruments de taxe sur les émissions et de système de plafonnement », de même source.
« La tarification du carbone constitue une incitation généralisée à consommer moins d’énergie et se tourner vers des combustibles moins polluants » a déclaré Ian Parry, américain, expert principal en politique budgétaire et environnementale du Département des Finances publiques du Fonds monétaire international (FMI), cité dans le magazine du FMI, Finances & Développement, paru en septembre 2021. « Elle envoie aussi un signal de prix essentiel pour réorienter les nouveaux investissements sur des technologies propres », a ajouté l’économiste.
Autre rapport sur la part des pays économiquement puissants dans les émissions de gaz à effet de serre, celui de la base de données de l’Union européenne (UE) dite Edgar, acronyme d’Emissions Database for Global Atmospheric Research, paru en 2022 et traitant des données de l’année précédente.
Ce document confirme qu’en 2021, « les 20 pays ayant la plus grande part d'émissions étaient responsables de 79,55 % des émissions mondiales de CO2 », a affirmé à Africa Check Fabio Monforti-Ferrario, chercheur au Centre commun de recherche (JCI), le service scientifique interne de la Commission européenne.
Le pourcentage était sensiblement le même dans le rapport 2021 d’Edgar (traitant des données de 2020), qui a été repris par l’Office allemand de la Statistique (Statistisches Bundesamt). En 2020, « les États du G20 étaient responsables d'environ 80 % de ces émissions », a souligné cette structure allemande, ajoutant : « Les plus grands émetteurs de dioxyde de carbone parmi les membres du G20 étaient la Chine, les États-Unis et l'UE ».
Ces différents rapports précisent tous qu’il s’agit des émissions liées à l’énergie. « La base de calcul est réduite ici. Elle est réduite sur un gaz qui est le CO2 et sur une forme d'émission, celle des énergies fossiles et du ciment », a noté Pr Cheikh Mbow.

La part de l'Afrique dans les émissions mondiales de CO2
Le dernier rapport « État du climat en Afrique 2021 » de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publié le 8 septembre 2022, indique que « l’Afrique ne représente qu’environ 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre », sans préciser la nature des émissions. Ce document sur l’état du climat en Afrique met l’accent sur le stress hydrique et les risques liés à l’eau.
Selon le résumé technique du rapport 2022 du Giec, la région africaine n’a contribué qu’à hauteur de 9 % des émissions totales de gaz à effet de serre de 1990 à 2019. Cette estimation englobe tous les types et sources d’émissions de gaz à effet de serre.
En revanche, sur la période de 1850 à 2019, le rapport estime à 7 % la part de l’Afrique dans les émissions nettes cumulées de CO2.
« Cela comprend le CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles et des processus industriels (CO2-FFI) et le CO2 net provenant de l'utilisation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie (CO2-LULUCF) », explique le document. Il précise sur cette estimation que « les autres émissions de GES ne sont pas incluses ».
Selon le scientifique malien Dr Youba Sokona, vice-président du Giec, sollicité par Africa Check, ces autres émissions « sont surtout dues au secteur ‘Afolu’ », mot forgé d’après les initiales de l’expression en anglais Agriculture, Forestry and Other Land Use, pour « l’agriculture, la foresterie et autres utilisation des terres, soit l’usage des terres, le changement d’usage des terres et la foresterie, beaucoup moins aux combustibles fossiles et de l’industrie ».
« A chaque fois qu’on coupe un arbre, on fait une émission. A chaque fois qu’on décarbonise un sol, c’est une émission. Et donc, pour l’Afrique, effectivement ces émissions sont estimées à 4 % des émissions globales des GES. Les émissions liées aux énergies fossiles sont à hauteur de 3 % », a expliqué Pr Cheikh Mbow à Africa Check. Dr Youba Sokona du Giec a également mentionné les mêmes estimations.
Dans son édition publiée en juin 2022, la Revue statistique de l'énergie dans le monde (Statistical Review of World Energy), rapporte que l'Afrique n’a généré que 3,8 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’énergie en 2021. Cette revue, créée en 1952 par la compagnie British Petroleum (BP), fournit une série d’analyses chronologiques de données sur l’énergie à l'échelle mondiale.
Le site scientifique multidisciplinaire Our World in Data (Notre monde en données), pensé comme un bien public et dont les publications sont dirigées par l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, a aussi relevé une contribution faible de l’Afrique en émissions de CO2 : 3 % des émissions mondiales de CO2 de 1751 à 2017, d’après une infographie publiée en octobre 2019.
Il s'agit des « émissions cumulées de dioxyde de carbone sur la période allant de 1751 à 2017. Les chiffres reposent sur les émissions basées sur la production, qui mesurent le CO2 produit au niveau national par la combustion de combustibles fossiles et le ciment, et ne tiennent pas compte des émissions liées au commerce (c'est-à-dire basées sur la consommation). Les émissions dues aux voyages internationaux ne sont pas incluses », peut-on lire sur le site.

L’Afrique du Sud, le Nigeria et les pays d’Afrique du Nord sont les « grands pollueurs » du continent
Selon Fabio Monforti-Ferrario, du service scientifique interne de la Commission européenne, se fondant sur le rapport 2022 de la base de données Edgar, « les pays subsahariens (tels que définis par la Banque mondiale) étaient responsables de 2,3 % des émissions mondiales de CO2 » en 2021. « L'Afrique du Sud et le Nigeria sont les principaux émetteurs de ce groupe de pays, avec respectivement 1,15 % et 0,34 % des émissions mondiales », a-t-il précisé.
Our World in Data souligne aussi dans ses données d’émissions cumulées de dioxyde de carbone (CO2) que « si on extrait la contribution de l’Afrique du Sud, les 48 autres Nations d’Afrique subsaharienne n’ont émis au total que 0,55 % des émissions CO2 cumulées depuis 1751 à 2017 ».
Par ailleurs, si nous analysons de près le tableau des données de l’Afrique figurant dans le rapport 2022 de la Revue statistique de l'énergie dans le monde de BP (page 12) , nous constatons qu’en dehors de l’Afrique du Sud (1,3 %), les autres pays de l’Afrique subsaharienne comptabilisent 0,95 % des émissions mondiales de carbone pour l’année 2021.
D’après ce document, les émissions de carbone ci-dessus « ne reflètent que celles provenant de la consommation de pétrole, de gaz et de charbon pour les activités liées à la combustion, et sont basées sur les facteurs d'émission de CO2 par défaut pour la combustion ». De ce fait, selon la même source, ces chiffres ne tiennent pas compte du « carbone séquestré, des autres sources d'émissions de carbone ou des émissions d'autres gaz à effet de serre », et leurs données « ne sont donc pas comparables aux données nationales officielles sur les émissions ».
L’Afrique, un « petit pollueur » grandement affecté par le changement climatique
« Ces données confirment que l’Afrique n’est pas un grand pollueur », a affirmé Pr Cheikh Mbow
« Si vous excluez les ‘grands pollueurs’ du continent, la contribution du reste de l’Afrique ne fait même pas 1% des émissions globales du monde du point de vue de la consommation des énergies fossiles », a-t-il souligné.
Selon cet expert sénégalais, ce faible taux d’émission en CO2 s’explique par le faible niveau de consommation d’énergie sur le continent : « Les Africains consomment moins de 0,5 tonne équivalent pétrole par an (tep/an/habitant). Nous exportons l’essentiel du pétrole et du gaz que nous produisons. Ce sont donc nos clients qui les consomment en produisant de l'énergie et font des émissions. Il y a tout le système économique et social qui explique que l’Afrique n’est pas consommatrice ».
La tonne équivalent pétrole est « l’unité de mesure de l’énergie utilisée par les économistes de l’énergie pour comparer les énergies entre elles », explique sur son site Économie d’Énergie, une filiale de la Poste française qui prône des démarches écologiquement responsables et fait dans la pédagogie en la matière. « C’est l’énergie produite par la combustion d’une tonne de pétrole moyen, ce qui représente environ 11 600 kWh (kilowattheure) », ajoute-t-elle.
« L'Afrique est l'une des régions qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre, mais des secteurs clés du développement ont déjà subi des pertes et des dommages considérables attribuables au changement climatique anthropique, notamment la perte de biodiversité, les pénuries d'eau, la réduction de la production alimentaire, la perte de vies humaines et la réduction de la croissance économique », a regretté Dr Youba Sokona, le vice-président du Giec.
Ceci s’explique, selon Dr Sokona, par le fait que le continent est situé dans la zone de basse latitude « caractérisée par une fragilité écologique ». « Toutes les régions de l'Afrique sont considérées comme des ‘hotspots’, c'est-à-dire des points chauds/sensibles ; et la situation socioéconomique qui prévaut en Afrique entretient et renforce cette vulnérabilité », a-t-il analysé.. « Les divers agro-écosystèmes africains sont vulnérables aux phénomènes climatiques », a-t-il poursuivi, et « le changement climatique a doublé la probabilité de vagues de chaleur marine dans la majeure partie de l'Afrique, menaçant la vie océanique, notamment certaines espèces de poissons ».
« Les sécheresses pluriannuelles sont devenues plus fréquentes en Afrique de l'Ouest », a-t-il déploré, , en rappelant que la sécheresse de 2015-2017 à Cape Town (Afrique du Sud) était trois fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’humain

En outre, « les déplacements de populations dus aux catastrophes et aux conditions météorologiques extrêmes sont en augmentation. Les précipitations et le débit des rivières sont devenus plus variables, ce qui a des répercussions sur des secteurs allant de l'agriculture à l'hydroélectricité », a encore déclaré Dr Youba Sokona.
Dans une fiche régionale tirée du sixième rapport d'évaluation du Giec, il est aussi estimé que la perte de biodiversité en Afrique devrait être généralisée et s'intensifier avec chaque augmentation de 0,5°C par rapport au réchauffement climatique actuel. « Au-delà de 1,5°C, la moitié des espèces évaluées devraient perdre plus de 30 % de leur population ou de la superficie de leur habitat approprié », relève le document.
S'agissant, par exemple, de l'alimentation, il rapporte que « la croissance de la productivité agricole de l’Afrique a été réduite de 34 % depuis 1961 en raison du changement climatique, plus que dans toute autre région ». « Le réchauffement futur aura des effets négatifs sur les systèmes alimentaires en Afrique en raccourcissant les saisons de croissance et en augmentant le stress hydrique. Un réchauffement de la planète supérieur à 2°C entraînera une baisse des rendements des cultures de base dans la majeure partie de l'Afrique par rapport aux rendements de 2005 », alerte le document.
Enfin sur la santé en Afrique, le rapport du Giec prédit que « la mortalité et la morbidité vont s'aggraver avec la poursuite du réchauffement de la planète, ce qui exercera une pression supplémentaire sur les systèmes sanitaires et économiques ».
« À 1,5°C de réchauffement climatique, la distribution et la transmission saisonnière des maladies à transmission vectorielle devraient augmenter, exposant des dizaines de millions de personnes supplémentaires, principalement en Afrique orientale et australe », d’après le Giec.
Ajouter un commentaire