Retour sur Africa Check
Montage / Africa Check

Cette image ne montre pas un projet d’utérus artificiels humains développé par la Chine 

EN BREF - Il n'existe pas de projet d’utérus artificiel humains autonome développé par la Chine. D'après nos recherches, un projet d’utérus artificiel est mené par la Chine avec des embryons de souris, pas d'humains. 

La page « Immobilier au Cameroun » a partagé une photo sur Facebook le 24 décembre 2022. La légende de la publication indique : « ​​Incroyable et pourtant vrai : La Chine développe des utérus artificiels humains autonomes surveillés par une IA [intelligence artificielle, NDLR] ahhh Oui !! Ce n’est pas une fiction, mais bel et bien une réalité…!!! Plus besoin de femmes pour faire les bébés, car on pourra désormais tout simplement cultiver les fœtus dans un utérus artificiel (sic) ». 

Les informations sur la transparence de la page « Immobilier au Cameroun » renseignent qu’elle a été créée le 2 juillet 2022. Les personnes qui la gèrent se trouvent au Cameroun.

Sur Facebook, d'autres pages ont partagé cette photo en indiquant que la Chine développe des utérus artificiels humains autonomes surveillés par une intelligence artificielle (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8).

L'utérus est un des éléments essentiels de l’appareil génital féminin. « C'est un organe musculaire creux destiné à accueillir l'œuf fécondé et à l'expulser quand il est arrivé à maturité (grossesse) », renseigne Le Figaro santé.

L’utérus artificiel est un projet futuriste de grossesse in vitro, une technique de procréation assistée dans laquelle le sperme de l’homme et l'ovule de la femme sont mis ensemble dans un laboratoire. L’utérus artificiel permet donc à l'embryon ou au fœtus de se développer en dehors du corps de la femme. Le fœtus va progresser dans une sorte de bocal rempli de liquide amniotique, un fluide organique qui entoure le fœtus dans l'utérus, prélevé au préalable. Le placenta, un organe  formé spécialement durant la grossesse pour assurer le développement du fœtus et expulsé environ 30 minutes après l’accouchement, est remplacé par des machines. Ces dernières fournissent au fœtus les hormones et les nutriments dont il a besoin pour son développement. 

Capture d'écran de la publication

Un projet futuriste

Une recherche inversée d'image avec l’outil de vérification Invid permet de retrouver l'image partagée par la page « Immobilier au Cameroun » dans la publication que nous vérifions.

On retrouve notamment cette image dans une vidéo partagée le 9 décembre 2022 sur le compte YouTube de Hashem Al-Ghaili, un producteur, un cinéaste et un communicateur scientifique basé à Berlin, en Allemagne. La vidéo est intitulée : « EctoLife : La première installation d'utérus artificiel au monde » (traduit de l'anglais). Sur la description de la vidéo il est indiqué que « la première installation d'utérus artificiel au monde, EctoLife, sera capable de faire grandir 30 000 bébés par an. Elle s'appuie sur plus de 50 ans de recherches scientifiques révolutionnaires menées par des chercheurs du monde entier ». 

Capture d'écran de la publication

La vidéo, qui dure 8 minutes 39 secondes, est un court métrage réalisé par Hashem Al-Ghailia à l’aide d’effets spéciaux. Elle montre un projet  futuriste consistant, par le biais de la fécondation in vitro, à concevoir des bébés en dehors du corps féminin.

Le 9 décembre 2022, Al-Ghaili a partagé un tweet dans lequel il évoque la première installation d'utérus artificiel au monde.

Capture d'écran de la publication

Dans un Live Facebook du 21 décembre 2022, il a clarifié que ce projet n'était qu'un concept qui n'existait pas vraiment dans la vraie vie. Il affirme également avoir été inspiré par le chercheur chinois He Jiankui, créateur des embryons génétiquement modifiés.

En 2018, He Jiankui a révélé avoir procédé à la manipulation génétique d’embryons à des fins de reproduction. Une procédure qui donnerait une immunité contre le virus du SIDA (Syndrome d'immunodéficience acquise). Le 30 décembre 2019, Jiankui a été condamné par le tribunal de Shenzhen (Chine) à trois ans de prison ferme et à payer 3 millions de yuans (267 635 400 francs CFA) d’amende pour « pratique illégale de la médecine ».

Un projet d’utérus artificiel mené par la Chine mais qui n'a pas encore été testé sur l'humain

D’après cet article du site de la radio française Europe 1, des chercheurs de la ville de Suzhou, dans l’est de la Chine, affirment avoir développé un système d'intelligence artificielle (IA) capable de surveiller et de prendre soin des embryons dans des utérus artificiels.

Dans ces utérus artificiels, les fœtus pourraient grandir tranquillement, avec une assistante maternelle « robot » pour les surveiller et prendre soin d’eux. Cette intelligence artificielle est capable de s’occuper d’embryons de souris développés en batterie, dans des utérus artificiels, précise un article du site de l’hebdomadaire français, Courrier international.

Cependant, cette technologie n’est pas encore effective pour les humains. D’ailleurs, les chercheurs se contentent actuellement d'utiliser des embryons de souris, puisque la loi limite la recherche sur les embryons humains à 14 jours de développement, indique cet article de Courrier international

« Un autre obstacle empêcherait l'utilisation d'un utérus artificiel pour des bébés humains. La gestation pour autrui est interdite en Chine et donc mettrait hors la loi tout hôpital qui aurait recours à ce procédé », précise également Futura Science, un média français de promotion scientifique. 

La gestation pour autrui ou GPA est une technique permettant d'avoir recours à une mère porteuse. Cette pratique est interdite en Chine, d'après Futura Science

Republiez notre contenu gratuitement

Veuillez remplir ce formulaire pour recevoir le code de partage HTML.

Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse

Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?

Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.

Guide des éditeurs

Africa Check fait équipe avec Facebook

Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.

Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique