Retour
Montage / Africa Check

Ghana : ces images n’ont aucun lien avec les manifestations survenues dans le pays en septembre 2024

EN BREF -  La première image a été prise lors d'une visite officielle d'Emmanuel Macron au Ghana en novembre 2017. La seconde image montre une manifestation en Ouganda en 2022. 

Le 22 septembre 2024, au moins une trentaine de manifestants ont été interpellés à Accra, capitale du Ghana. Ils étaient réunis à l'occasion d'un rassemblement pour dénoncer l'inaction et la corruption du gouvernement face à l'orpaillage illégal. Organisé par le Democracy Hub, une organisation de la société civile, ce rassemblement a réuni plusieurs personnes autour du slogan : « Dites non au Galamsey ». Galamsey étant le nom local pour désigner l'exploitation minière illégale dans le pays. Les manifestants ont défilé dans la capitale ghanéenne sur fond de chants patriotiques. 

« Samedi, nous avons de nouveau alerté les organisateurs de la manifestation. Nous leur avions demandé de reconsidérer les sept sites que la police leur proposait pour manifester en leur expliquant que le lendemain, nous allions nous assurer que le trafic routier resterait fluide et ne serait pas interrompu (...) Le dimanche, ces individus se sont rassemblés illégalement et ont attaqué des policiers qui exerçaient leurs fonctions légales. Ils seront traduits en justice pour leurs actions, à savoir l'entrave à la circulation, la détérioration de biens et la provocation de troubles », a indiqué Grâce Ansah-Akrofi, la directrice de la communication de la police ghanéenne. 

Les avocats des manifestants arrêtés ont dénoncé des conditions de détention inhumaines, affirmant que leurs clients ont été privés de nourriture, d'eau et d'accès à des installations sanitaires de base. Malgré leurs demandes de libération sous caution, le juge chargé de l’affaire a décidé de maintenir les accusés en détention provisoire, fixant la prochaine audience au 8 octobre 2024.

La publication que nous vérifions

« Ghana : la police arrête 42 manifestants critiquant la politique gouvernementale

Accra, Ghana (...) », est-il écrit dans une publication de la page Facebook Le Faso en action datant du 23 septembre 2024. 

La publication est illustrée de deux images. Sur l’une d’elles, on voit le président ghanéen Nana Akufo-Addo aux côtés de son homologue français Emmanuel Macron. Sur la seconde image, on voit des manifestants brandissant des pancartes.

Capture d'écran de la publication

Plusieurs internautes ont fait des publications similaires sur Facebook (1,2,3,4,5,6,7,8,9,10).

Des images hors contexte 

En effectuant la recherche inversée d’image à partir du logiciel Google Lens, nous avons pu retrouver l’origine de ces deux images. 

Une photographie d’une visite de Macron au Ghana en 2017

La première image, sur laquelle on voit Emmanuel Macron Nana Akufo-Addo, apparaît dans un article du média Le Monde datant de novembre 2017. 

Elle montre « Emmanuel Macron et le président du Ghana, Nana Akufo Addo, le 30 novembre à Accra ». Cette rencontre s’est tenue dans le cadre de l'ultime étape de la tournée africaine d’Emmanuel Macron en Afrique en 2017. La photographie a été réalisée par Ludovic Marin pour l’Agence France-Presse (AFP).

Capture d'écran de la publication

 

Une photographie d’une manifestation de la société civile en Ouganda en 2022

La seconde image, quant à elle, apparaît dans une publication de l’ONG StopEACOP sur la plateforme X datant d’octobre 2022. 

Cette ONG se présente comme une organisation luttant contre la création de projet de pipeline au cœur de l’Afrique. 

« EACOP, c’est un méga-projet pétrolier sur le point d’être construit en plein cœur de l’Afrique par TotalEnergies. Une catastrophe pour la population ougandaise, la biodiversité locale et notre avenir à toutes et tous sur cette planète (...) Pour construire ce pipeline colossal, TotalEnergies a besoin du soutien de banques, d'assureurs, de fournisseurs du monde entier. Autant d’entreprises qui craignent pour leur réputation. Si nous faisons tomber ses alliés, alors nous pouvons arrêter le pipeline lui-même », peut-on lire sur le site web StopEACOP

Capture d'écran de la publication

« Hier, nos 9 frères en Ouganda ont été arrêtés pour avoir exercé leur droit constitutionnel à une manifestation pacifique contre le pipeline de pétrole brut d'Afrique de l'Est. Signez la pétition pour exiger leur libération immédiate », peut-on lire de la légende accompagnant l’image. La photographie a été réalisée par le Nile Post News


Article édité par Dieynaba Thiombane et Valdez Onanina.

Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse

Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?

Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.

Guide des éditeurs

Africa Check fait équipe avec Facebook

Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.

Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique