Retour sur Africa Check

L'image illustrant une manifestation de Kényanes revendiquant d'être mises enceintes par des hommes est hors contexte

Un article intitulé Kenya : les femmes manifestent…manque d’hommes pour les enceinter, circule sur Facebook depuis le 29 mai 2019. Le lien de l’article redirige vers le site web de la chaîne de radio Viberadio.

« C’est une scène surréaliste de voir des centaines de femmes en manifestation pour protester contre le déficit de mâles virils pour combler leurs désirs », peut-on lire.

En réalité, cet article fait le tour des sites francophones en Afrique depuis quelques années. Il est, à chaque fois, illustré avec la même image. Viberadio l'a partagé pour la première fois sur sa page Facebook en novembre 2018.


L'origine de l'image


En observant de près, on constate que l'image en question est un assemblage de deux photos.

Sur la première, à gauche de l'image, on voit une femme vêtue d'un t-shirt noir, la main en l'air; à ses côtés, une autre femme arbore un t-shirt bleu et un sac en bandoulière.

Le bureau d’Africa Check à Nairobi signale que la photo d’illustration utilisée sur les divers articles a bien été prise à Nairobi.

Mais il s’agissait d’une manifestation, qui s'est tenue le 17 novembre 2014 en plein quartier central des affaires de Nairobi, au cours de laquelle des femmes et des filles revendiquaient leur droit à s’habiller à leur guise.

Le slogan de la manifestation était « My dress, My choice (Mon habillement, Mon choix) », comme on peut le voir dans cette vidéo postée sur YouTube.



La photo avait été prise par le photographe Noor Hamis de l'agence de presse Reuters et ne témoigne donc pas d’une manifestation de femmes kényanes se plaignant du manque de virilité de leurs hommes.

Quant à la deuxième photo, elle illustre un article publié en 2013 par le site MS Afropolitan.

L'article traite de l'annonce du gouvernement ougandais d'interdire le port des minijupes. Mais, il est précisé que la photo date de 2012 et a été prise lors d'une manifestation à Johannesburg, en Afrique du Sud, où les manifestants protestaient contre « le nombre croissant d'agressions contre des femmes portant des mini-jupes ».

Note : l'interdiction du port des mini-jupes a très souvent été au cœur des débats en Ouganda. Ecouter ce reportage de Radio France Internationale sur le sujet.

Des Kényanes ont-elles manifesté pour se plaindre d'un manque d'hommes pour les mettre enceintes ?


Alphonce Shiundu, chef du bureau d’Africa Check basé à Nairobi au Kenya indique que cette information avait en effet été relayée par le journaliste John Karume.

Son reportage avait été publié dans The Nairobian en juin 2015.

« J’ai travaillé avec Karume dans le même media et je peux confirmer, sur la base de son professionnalisme et de la diligence des éditeurs de The Nairobian, que si le papier a été publié, il est très probable que la manifestation se soit déroulée. J’aurais appelé John (pour plus de détails) mais malheureusement il est décédé en avril 2016 », a expliqué Alphonse Shiundu.

Toutefois, prévient-il, « si vous lisez le reportage de John Karume, vous vous rendrez compte que ce sont des versions très différentes (de son reportage) qui ont été publiées et republiées dans différents sites web » – Africa Check (31/05/2019)

Republiez notre contenu gratuitement

Veuillez remplir ce formulaire pour recevoir le code de partage HTML.

Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse

Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?

Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.

Guide des éditeurs

Africa Check fait équipe avec Facebook

Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.

Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique