EN BREF - Il s'agit d'un faux communiqué attribué au ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile.
« Dans le cadre d’un partenariat, le Mali a reçu de la Turquie des drones de surveillance et de combat de type Bayraktar TB2 », a rapporté l’Office de radiodiffusion-télévision du Mali (ORTM) dans son journal télévisé de 20 heures du 22 décembre 2022.
Sur Facebook, la page « Afrique dans Le monde » a partagé, le 24 décembre 2022, un communiqué attribué au ministère de la Sécurité sociale et de la Protection civile du Mali. Le document publié est censé évoquer le crash d’un des drones Bayraktar TB2, au Mali, deux jours après avoir été acquis par les autorités maliennes.
« (…) Dans le cadre de ces activités visant à garantir la sécurité des personnes et des biens, l'armée de l’air a lancé, dans la matinée de ce 24 décembre 2022, des vols d’observation dans les régions du centre du nord du pays. De retour de sa mission, le drone type Bayraktar-TB2 s’est crashé dans le nord-est à la périphérie de Douentza. Les autorités locales de la ville, dans l’élan de patriotisme ont instantanément informé du signalement de cet incident préalablement confirmé par le Centre de Contrôle et de Coordination des Opérations de l’Armée de l’Air (sic) », lit-on sur l’image publiée.
Ce document a été aussi partagé par d’autres comptes sur Facebook (1, 2, 3).

Faux communiqué
Nos recherches nous ont permis de constater que tous les communiqués sur les opérations de l’armée malienne sont diffusés par l’État-major général des armées du Mali.
De plus, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile du Mali a publié un démenti sur sa page Facebook, le 25 décembre 2022, pour réfuter toutes les informations relatées par le communiqué à lui attribué et partagé par la page Afrique dans Le monde.
« (…) L’imitation maladroite de la signature du Ministre, la méconnaissance des forces dédiées aux patrouilles mixtes, l’utilisation inappropriée d’un papier entête, inconnu des services du département de la Sécurité et de Protection Civile, et non de la Protection Sociale comme mentionné en haut de page de ce fameux communiqué, en disent long sur le sceau de la fausseté qui marque ledit communiqué, lequel comme le monde l’a découvert, se présentant dans une qualité rédactionnelle calamiteuse (sic) », souligne le communiqué signé par Oumar Sogoba, le secrétaire général du ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile.

Petits indices pour repérer les faux communiqués
Chaque fois que vous tombez sur un communiqué douteux, visitez le site web de la structure concernée et comparez les anciens communiqués avec celui que vous avez.
Si nous prenons le cas de la publication que nous vérifions dans cet article, la police utilisée dans le faux communiqué pour écrire les informations contenues dans l'entête n'est pas la même que celle utilisée sur les communiqués officiels des autorités maliennes. De plus, sur le faux document, on peut lire : « Ministère de la Sécurité et de la Protection Sociale » alors que l'appellation exacte est « ministère de la Sécurité et de la Protection civile ».
Un autre indice, les communiqués du ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile sont généralement rédigés par le « SECRÉTARIAT GÉNÉRAL » et non le « CABINET » comme on peut le voir sur le faux communiqué.
La désinformation continue de se répandre au Mali, particulièrement les faux communiqués attribués aux ministères ou au gouvernement. Africa Check a déjà vérifié ce genre de contenu ici.
Si vous trouvez une publication similaire et que vous doutez de sa fiabilité, veuillez nous contacter à [email protected] ou via nos comptes Facebook et Twitter
Republiez notre contenu gratuitement
Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse
Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?
Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.
Guide des éditeursAfrica Check fait équipe avec Facebook
Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.
Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.
Ajouter un commentaire