Prise sous contrôle du ministère des Finances et vidéo de la répression des manifestants : Attention à ces fausses publications sur les manifestations en septembre en France

Le 18 septembre 2025, une mobilisation nationale a eu lieu dans de nombreuses villes françaises, en réponse à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnel de France. Selon un bilan du ministère de l'Intérieur, plus de 500 000 manifestants en France, dont 55 000 à Paris, ont pris part à cette journée de mobilisation. Huit jours après le rassemblement national du mouvement « Bloquons tout », cette nouvelle sortie avait pour but de mettre la pression sur l’exécutif et protester contre les mesures d’économies budgétaires.

C’est dans ce contexte que le compte Bationo De Kyon localisé au Burkina Faso et habitué à publier des contenus à caractère trompeur (1,2,3) a fait deux publications sur Facebook portant sur les manifestations du 18 septembre en France. 

Le ministère français des Finances tombé sous le contrôle des manifestants ? Faux

Dans la première publication datée du 18 septembre, il affirme que « Les choses avancent très bien en Fπ∆nce : Les įnsũrgés fπ∆nçais ont pris le c0ntrôle du ministère des finances de Fπ∆nce Sic) ». Sa publication a largement été reprise sur la plateforme le même jour : (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10). 

Commentant cette publication, un internaute a affirmé que c’est le scénario du Népal qui était « en téléchargement » en France. Au Népal, une horde de manifestants avait envahi des lieux de pouvoir lors de rassemblements contre l’interdiction des réseaux sociaux. 

Une information inexistante 

Nos différentes recherches nous ont permis de voir que le bâtiment du ministère français des Finances n’est pas tombé sous le contrôle des manifestants lors des contestations du 18 septembre. 

En vérité, durant le rassemblement du 18 septembre, un groupe de manifestants s’est introduit dans l’enceinte du ministère de l’Économie et des Finances à Bercy (Paris) et ont été arrêtés par les agents de sécurité présents sur place. Il s’agit des membres du syndicat de cheminots Sud-Rail, qui, par la voix de leur secrétaire général Fabien Villedieu, ont affirmé à l’Agence France Presse (AFP) être « rentrés à l’intérieur de la forteresse Bercy ! ». 

Dans une déclaration à l’AFP, le service presse de Bercy a indiqué « qu'une cinquantaine de personnes ont pénétré dans la cour du ministère pour un « happening d’une vingtaine de minutes, sans heurt ni dégradation ».

À la publication de cet article, aucun média crédible n’a rapporté la prise sous contrôle du ministère des Finances en France. 

Une vidéo hors contexte

La deuxième publication est une vidéo d’une durée de dix-sept secondes montrant des échauffourées entre des policiers et des personnes civiles.

Une vidéo de répression des supporters de Marseille en Espagne 

Nous pouvons voir à gauche sur la vidéo, qu’il s’agit d’une vidéo qui a premièrement été publiée sur TikTok par média espagnol Marca. 

Une recherche sur la page TikTok de Marca nous permet de retrouver la vidéo et d’affirmer qu’elle a été mise hors contexte. 

Elle montre, selon la légende l’accompagnant, la police qui charge les ultras de l'Olympique de Marseille à Madrid. Elle a été partagée le 16 septembre 2025. 

Le mouvement ultra désigne un ensemble de groupes de supporters les plus passionnés et convaincus d’un club de football. Ils se réunissent dans une partie du stade, généralement derrière les buts et assistent au match debout. Ils sont dirigés par un leader, le capo (signifiant « tête » en italien), qui fait dos au terrain et face à la tribune. Ce sont des supporters considérées comme l’un des symboles du football populaire. 

La même vidéo a également été publiée par le média français Brut avec une légende indiquant : «  Incidents à Madrid avec une charge policière à l’encontre du cortège de supporters marseillais avant le match Real Madrid - OM en Champions League ».   

Dans le cadre de la 1ʳᵉ journée de la Ligue des champions, le Real Madrid recevait l’Olympique de Marseille le 16 septembre 2025. Ils étaient près de 4000 supporters marseillais à faire le déplacement dans la capitale espagnol. La police madrilène a été aperçue en train d'utiliser la force pour disperser des dizaines de supporters marseillais. Le rendez-vous avait été classé à « haut risque » par le ministère espagnol de l’Intérieur en raison du passif des supporters marseillais en Espagne.