Retour sur Africa Check

Le Sénégal est-il dans le Top 11 africain du numérique ?

Cet article date de plus de 7 ans

« Aujourd’hui, nous sommes entre la 9e et la 11e place africaine et notre objectif est d’atteindre les 5 premiers pays en Afrique dans le domaine du numérique», a déclaré Malick Ndiaye au journal Le Quotidien.

« Au niveau du classement mondial, nous occupons la 106e place et comptons gagner une quarantaine de places d’ici 2025, en tombant dans les 70e positions », a-t-il renchéri dans ce même article daté du 16 septembre 2016.

Quels sont les rangs du Sénégal en matière de développement numérique ?

D'où vient cette information ?


Contacté par courriel, Malick Ndiaye a confié à Africa Check que ses informations étaient tirées du « rapport mondial sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) 2016 et du rapport 2015 de l’Union internationale des télécommunications ».

Qui établit le classement des pays en matière de numérique ?


En effet, les sources de M. Ndiaye sont les deux principaux indicateurs caractérisant le développement des TIC à travers le monde.

L’Union internationale des télécommunications (UIT) – l’agence onusienne qui s’intéresse au développement dans les technologies de l'information et de la communication – publie chaque année un rapport sur les TIC.

Dénommé « rapport Mesurer la société d’information », ce document « présente un aperçu global des dernières évolutions survenues dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) » et dresse un classement intitulé  « Indice de développement des TIC », souligne Brahima Sanou, le directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, dans la dernière édition du rapport (2015).

L'UIT collecte des données sur les infrastructures de communication pour réaliser son rapport. Photo AFP L'UIT collecte des données sur les infrastructures de communication pour réaliser son rapport. Photo AFP

Pour réaliser ce rapport, l’UIT collecte en effet chaque année – « auprès des ministères des TIC, des Autorités de régulation des télécommunications et des Offices nationaux de statistiques » –  des données sur les infrastructures de télécommunication, sur l’accès aux télécommunications des ménages et des individuels ainsi que leur utilisation, et sur les prix et les tarifs des services de télécommunications/TIC.

Intégration des TIC dans le développement


D’autre part, le Forum économique mondial – qui débat tous les ans des problèmes impérieux de la planète avec des dirigeants d’entreprises, des politiques, des intellectuels et des journalistes – publie annuellement plusieurs rapports dont celui sur les technologies de l’information et de la communication.

Ainsi, le rapport mondial sur les technologies de l’information et de la communication publié depuis 2002 par cette organisation siégeant à Genève (Suisse) s’intéresse aux pays qui ont une meilleure intégration des TIC dans leur développement économique et social.

Il propose un classement qui s’appuie sur quatre sous-indices de notation à savoir : environnement politique, réglementaire, des affaires et de l’innovation ;  infrastructures, abordabilité, compétences ; utilisation des TIC par particuliers, dans les affaires et par le gouvernement ; impacts économiques et sociaux des TIC.

Quel rang occupe donc le Sénégal ?


A l’Indice de développement des TIC 2015, le Sénégal est effectivement classé 11e  nation africaine, derrière l’Afrique du Sud (3e), les Seychelles et l’Île Maurice (1e).

Par ailleurs, à l’échelle mondiale, le Sénégal occupe la 132e position dans un classement dominé par la République de Corée, première devant le Danemark et l’Islande.

 





 

Il est, cependant, important de savoir que la région Afrique de l'UIT ne comprend pas les Etats arabes d'Afrique du Nord qui ne sont donc pas compris dans le classement africain mais plutôt dans celui des Etats arabes. Pour illustrer la conséquence que cela entraîne, la Tunisie, 93e à l’échelle mondiale, le Maroc (99e), l’Egypte (100e) et l’Algérie (113e), auraient respectivement occupé les 4e, 6e, 7e, et 10e places du classement africain s’ils étaient dans leur région (continent) d’origine. Ce qui aurait redistribué les rangs dans le classement africain de l’Indice de développement des TIC.

En ce qui concerne le rapport mondial sur les TIC 2016 réalisé par le Forum économique mondial, le Sénégal occupe la 14e place du classement africain dirigé par l’Île Maurice (1e), l’Afrique du sud (2e) et les Seychelles (3e). Sur les 139 pays figurant dans ce classement, le Sénégal pointe à la 107e place. Singapour, la Finlande et la Suède occupent respectivement les trois premières positions mondiales dans ce classement.

 



 

 

 

Conclusion : les informations sont partiellement vraies


A la lumière des données disponibles, le Sénégal occupe effectivement la 11e place africaine dans le dernier indice de développement des TIC publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Seulement le Sénégal est classé, sur ce même indice, 132e à l’échelle mondiale. Au niveau du classement établi dans le rapport mondial sur les TIC 2016 divulgué par le Forum économique mondial, le Sénégal occupe plutôt la 14e position africaine et la 107e mondiale, non à la 106e place.

En conséquence, les informations avancées par M. Ndiaye sont partiellement vraies.

Edité par Assane Diagne

Sur le même sujet : Oui, le Sénégal et le Maroc sont les seuls pays francophones à diffuser en numérique

Republiez notre contenu gratuitement

Veuillez remplir ce formulaire pour recevoir le code de partage HTML.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique