Port-Louis. Moussa Ngom, le coordonnateur de La Maison des Reporters au Sénégal et Laureline Savoye du Monde Afrique ont été désignés vainqueurs dans la catégorie "Fact-check de l’année par un journaliste professionnel".
Les deux journalistes ont été récompensés pour leur enquête sur l'infiltration des forces de sécurité lors des manifestations politiques de mars 2021 et juin 2023 au Sénégal. Ils ont démontré que des hommes en civil qui ont exercé des violences sur les manifestants faisaient partie de la police ou de la gendarmerie sénégalaise et qu'ils n'étaient pas de simples manifestants comme l'avaient affirmé les autorités.
Le travail de Ngom et Savoye a permis de faire pression sur le gouvernement sénégalais pour qu'il ouvre une enquête afin d'identifier ces hommes et de mettre fin au phénomène avant qu'il ne provoque de nouvelles violences.
Claire Mom, du média nigérian The Cable, a remporté le deuxième prix dans cette catégorie réservée aux journalistes professionnels. Elle a enquêté sur la manière dont de faux comptes diffusent de la désinformation sur Facebook et incitent à la violence. L’activité néfaste de ces comptes s'est intensifiée au cours de la période électorale de 2023 au Nigeria, exacerbant ainsi les tensions sociales.
Dans la catégorie des prix consacrée aux vérificateurs de faits (fact-checkers) professionnels, James Okong'o et Mary Kulundu de l'Agence France-Presse (AFP) en sont les vainqueurs. Leur article a mis en évidence des violations des droits de l'homme après que la police kényane, dans le but d'étouffer les critiques concernant sa gestion des manifestations de mars 2023 au Kenya, a mal identifié des manifestants sur les réseaux sociaux. Ces manifestations avaient été organisées pour protester contre le coût élevé de la vie et contre les résultats des élections générales de 2022. La police s'est par la suite excusée de ces violations.
Le journaliste Kemi Busari, de l'organisation nigériane de vérification des faits Dubawa, a remporté le second prix dans cette catégorie pour son important travail concernant certains supposés remèdes à base de plantes, populaires mais nocifs, et sur les lacunes réglementaires qui leur permettent de prospérer.
Enfin, le lauréat de la catégorie des étudiants journalistes est Papa Bocar Mbow, du Centre d'Études des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI) au Sénégal, pour son article concernant les décharges à ciel ouvert en Afrique. Mbow a notamment examiné l’affirmation selon laquelle la décharge de Mbeubeuss, située dans la périphérie de la capitale sénégalaise, est la plus grande décharge à ciel ouvert du continent. Les étudiants Komagal Chocalingum, Georges Aurore et Permalloo Suhaasinee, de l'université de Maurice, ont remporté le second prix dans cette catégorie pour leur article ayant porté sur les salaires des travailleurs mauriciens.
La cérémonie de remise des prix africains de fact-checking 2023 s'inscrivait dans le cadre de la deuxième édition du sommet Africa Facts, la réunion annuelle des fact-checkers africains, organisé par Africa Check. L'événement a rassemblé 200 participants issus d'organisations de vérification des faits, d'universités et d’importantes entreprises de technologie. Des questions émergentes ont été abordées telles que l'intelligence artificielle, les croyances populaires aux mythes, ainsi que l'avenir de la vérification des faits sur le continent.
Pour toute question, veuillez contacter Dudu Mkhize, responsable de la communication d'Africa Check, à l'adresse [email protected].
Ajouter un commentaire