EN BREF - A la date de publication de cet article (le 20 janvier 2023) aucun média d’information fiable n’a fait mention d’une riposte russe détruisant le lanceur HIMARS ukrainien. Les images contenues dans cette publication ont été sorties de leurs différents contextes.
La ville de Makiivka, située dans le Donbass, au nord-est de la ville de Donetsk, Ukraine, a été le théâtre de bombardements russes dans la nuit du 31 décembre 2022 au 1er janvier 2023. 89 soldats russes auraient été tués à la date du 3 janvier 2023, d’après un bilan de Moscou, relayé ici par le service web de la chaîne de télévision française France 24. L’information a été également confirmée par le Ministère de la défense britannique, dans son point journalier du 4 janvier 2023 sur la situation en Ukraine.
Le 4 janvier 2023, la page « Timenowmagazine - TNM » indique dans une publication, illustrée par une série de quatre images : « L'armée russe a riposté en détruisant le lanceur HIMARS, à partir duquel les troupes ukrainiennes ont frappé Makiivka »
Le HIMARS, acronyme de « High Mobility Artillery Rocket System », est un système américain de lance-roquettes multiples. Mobile, il a une portée de 80 kilomètres avec une « précision remarquable ». (source : TF1)
A la date du 19 janvier 2023, aucun média d’information fiable n’a fait mention d’une riposte russe détruisant le lanceur HIMARS ukrainien.
Des images hors contexte
La recherche inversée d’image à partir du logiciel TinEye nous indique que ces photos n’ont aucun lien avec les bombardements à Makiivka.
La première image donnant à voir un véhicule militaire de couleur verte, illustre un article publié le 24 août 2022 par le service web du réseau de diffusion américain ABC. Le texte est intitulé : « Après 6 mois de combats, quelle est la suite de la guerre en Ukraine ? »
L’image est accompagnée d’une légende indiquant : « Des soldats ukrainiens installent des systèmes de roquettes d'artillerie à haute mobilité (High Mobility Artillery Rocket Systems, ou HIMARS) fournis par les États-Unis et dotés d'une portée de 43 miles (69 km) en Ukraine, le 5 juillet 2022 ». Elle a été prise par le service d’information asiatique indépendant EYEPRESS en collaboration avec Shutterstock, une banque d’image en ligne.
La recherche inversée d’image à partir de la seconde image nous permet de voir qu’elle existe sur internet depuis au moins 2020. Elle apparaît ici, dans un article du média web « popular mechanics » datant du 19 novembre 2020. La photo a été prise en 2016, par le photojournaliste phillipin, Dondi Tawatao, pour la banque d’image en ligne Getty Images.
La légende accompagnant l’image informe : « Un camion lance-roquettes HIMARS prend position aux Philippines, en 2016. Grâce au guidage GPS, ce camion peut abattre six cibles différentes, ce qui fait des lance-roquettes modernes des armes à guidage de précision ».
Quant à la troisième image, présentant un militaire derrière un véhicule blindé, elle a été prise le 1er juillet 2022, par la photographe ukrainienne Anastasia Vlasova pour le quotidien américain d’informations The Washington Post et la banque d’image en ligne Getty Images. Il s’agit selon la légende d’« Un commandant ukrainien (qui) montre les roquettes d'un véhicule HIMARS ».
L’image apparaît aussi dans un article datant du 14 juillet 2022, du service web de la chaîne de télévision américaine CNN.
La dernière image montrant des militaires montés à bord d’un véhicule a été prise le 3 novembre 2022, par l’agence de presse Reuters. On peut l’a voir ici, sur le site de la banque d’image en ligne Alarmy. Elle a été réalisée par le photographe russe Sergey Pivovarov.
Elle apparaît également ici, dans un article du New York Post datant de novembre 2022. Elle représente d’après la légende : « La mobilisation suivie de l'exode des hommes a appauvri le réservoir de main-d'œuvre de la Russie, ce qui a conduit les législateurs à se tourner vers les adolescents ».
Republiez notre contenu gratuitement
Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse
Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?
Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.
Guide des éditeursAfrica Check fait équipe avec Facebook
Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.
Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.
Ajouter un commentaire