A la suite de la double explosion qui a touché Beyrouth, la capitale libanaise, faisant plus d’une centaine de morts et des milliers de blessés, des internautes sur les réseaux sociaux ont lancé le hastag (mot-dièse) « je suis Liban » pour montrer leur solidarité au peuple libanais.
Parallèlement, d’autres internautes disent ne pas suivre ce mouvement de solidarité et justifient cette prise de position par le fait que des personnes noires sont souvent maltraitées au Liban. Ils ont ainsi partagé des vidéos et des photos de personnes noires maltraitées au Liban (1, 2, 3).
C’est ainsi que cette image, publiée sur Facebook, est présentée comme ayant été prise au Liban. On y voit un homme frappant une femme presque dénudée avec son pied alors qu’un autre homme tenant un bâton observe la scène. Mais qu’en est-il réellement ?
Une photo prise en Inde en 2007
Sur la publication reprise dans le groupe public Casamance Infos, certains commentaires doutent de l’origine de l’image en évoquant notamment les traits physiologiques des personnes qu’on peut y voir. Ces traits renvoient à un groupe ethnique de l’Inde.
En effet, la recherche inversée d’image, une technique permettant de retrouver les anciennes publications d’une image sur Internet, confirme que la photographie a été bien prise en Inde, en 2007. Une version plus nette de l’image est disponible ici (attention, cette image peut heurter la sensibilité).
Elle a été capturée lors d’une manifestation de la « tribu » Adavasi, tribu aborigène de l’Inde, pour demander un meilleur accès à l’éducation et au travail.
La fille qu’on voit sur la photo s’appelle Laxmi Orang. Ces images avaient largement circulé sur Internet à l’époque et trois gaillards identifiés comme ses agresseurs avaient été arrêtés.
A la suite de cet évènement jugé honteux par la presse indienne, Laxmi Orang est devenue la porte-étendard de la lutte des communautés aborigènes.
– Dieynaba Thiombane
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