Retour sur Africa Check
Montage / Africa Check

Sénégal : cette photo est antérieure aux manifestations dues au report de la présidentielle prévue en février 2024

EN BREF - La photographie montre une manifestation, en mars 2021 à Dakar, contre l'arrestation de l'homme politique sénégalais Ousmane Sonko. 

Au Sénégal, quatre personnes sont mortes à la suite des manifestations consécutives au report de l’élection présidentielle qui était prévue le 25 février 2024. La quatrième victime est un homme de 22 ans, étudiant en première année de mathématiques à l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, dans le nord du pays. Il est décédé des suites de blessures reçues lors d'une manifestation le 10 février 2024 à Saint-Louis

« Il avait été touché par une grenade lacrymogène le samedi 10 février alors qu'il protestait contre la mort la veille d'un de ses camarades de 22 ans, Alpha Yoro Tounkara (...) On nous a appelés ce matin pour nous dire qu’il était décédé d’une crise cardiaque liée à son coma », a indiqué le mercredi 21 février à l'Agence France-Presse (AFP), Adama Mamadou Kane. 

Depuis l’annonce du report de cette élection présidentielle, le contexte est tendu dans le pays. Le 15 février 2024, le Conseil constitutionnel a invalidé le décret du président Macky Sall qui reportait la présidentielle au 15 décembre 2024, et avait demandé aux autorités d’organiser ce scrutin présidentiel « dans les meilleurs délais ». Interrogé sur cette question lors d’une rencontre avec la presse sénégalaise, le 22 février 2024, Macky Sall a assuré que son mandat à la tête du pays se terminera comme prévu le 2 avril 2024

Les 26 et 27 février, le chef de l’État sénégalais a convoqué un dialogue national afin de déterminer une nouvelle date pour la présidentielle.

La publication en cause

Le 19 février 2024, le compte Facebook Ashley Mafyta, a fait une publication illustrée par une image montrant des manifestants qui brandissent le drapeau du Sénégal devant le palais de justice de Dakar. « Sénégal : reprise des manifestations ce matin (...) », peut-on notamment lire à travers cette publication. 

Capture d'écran de la publication

Une photographie datant du 8 mars 2021

La recherche inversée d’images à partir du logiciel TinEye nous a permis de constater que la photo de la publication que nous vérifions n’a aucun lien avec les manifestations dues au report de la présidentielle prévue en février 2024 au Sénégal.

 

Capture d'écran de la publication

 

Cette photo est disponible dans la banque d’images en ligne Alamy, sous le numéro d’identification 2MF1PR7. « Des manifestants crient des slogans lors d'une manifestation contre l'arrestation du chef de l'opposition et ancien candidat à la présidentielle Ousmane Sonko près du Palais de Justice de Dakar, Sénégal, le lundi 8 mars 2021 », est-il indiqué dans la légende de cette photo réalisée par le photographe Sylvain Cherkaoui, le 1ᵉʳ juin 2021, pour l’Agence de presse américaine Associated Press (AP).
 

Manifestations violentes après l'arrestation d’Ousmane Sonko en mars 2021

Le 3 mars 2021, des heurts entre des manifestants et des forces de l’ordre ont éclaté après l’arrestation d’Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall, pour « troubles à l’ordre public » et « participation à une manifestation non autorisée » alors qu’il se rendait au tribunal pour répondre à une accusation de « viol et menaces de mort » sur une employée d’un salon de beauté basé à Dakar. Quatorze personnes sont mortes lors des émeutes ayant suivi cette arrestation de Sonko, d’après l’ONG Amnesty International.

Le 8 mars 2021, Sonko avait été relâché sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès. 

« Un juge sénégalais a inculpé, lundi 8 mars, le principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko, dans une affaire de viols présumés, mais l’a relâché sous contrôle judiciaire, alors que son arrestation a provoqué les heurts les plus graves qu’a connus le pays depuis des années », avaient notamment rapporté Le Monde et l'Agence France-Presse dans cet article daté du 8 mars 2021.

Cette affaire judiciaire s'est soldée, le 1ᵉʳ juin 2023, par une condamnation d'Ousmane Sonko, à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse ». Il avait été acquitté des accusations de viols et de menaces de mort.


Article édité par Valdez Onanina.

Republiez notre contenu gratuitement

Veuillez remplir ce formulaire pour recevoir le code de partage HTML.

Pour les éditeurs : que faire si votre publication est évaluée comme étant fausse

Un vérificateur de faits a évalué votre publication Facebook ou Instagram comme étant « fausse », « manipulée », « partiellement fausse » ou « contexte manquant ». Cela pourrait avoir de graves conséquences. Que devez-vous faire?

Cliquez sur notre guide pour connaître les étapes à suivre.

Guide des éditeurs

Africa Check fait équipe avec Facebook

Africa Check est un partenaire du programme de vérification des faits par des tiers de Meta pour aider à arrêter la diffusion de fausses informations sur les médias sociaux.

Le contenu que nous considérons comme "faux" sera déclassé sur Facebook et Instagram. Cela signifie que moins de gens le verront. Vous pouvez également aider à identifier les fausses informations sur Facebook. Ce guide vous explique comment.

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
limite : 600 signes
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Voulez-vous continuer à lire nos vérifications des faits ?

Nous ne vous ferons jamais payer pour des informations vérifiées et fiables. Aidez-nous à poursuivre cette voie en soutenant notre travail

S’abonner à la newsletter

Soutenir la vérification indépendante des faits en Afrique